L'hégémonie de Steam dans le domaine de la vente de jeux-vidéo dématérialisés n'est pas sans préoccuper et les autorités ont tendance à suivre de près les évolutions de la plateforme. En juillet 2012, la Cour de Justice européenne tranchait et confirmait la légalité de la revente de licences logicielles. Durant quelques jours, les joueurs ont espérer des évolutions du côté de Steam avant que Valve ne douche les attentes. Dès 2013, la Fédération allemande d'associations de consommateurs VZBV portait plainte contre l'entreprise de Bellevue pour non-respect de la législation européenne qui autorisait déjà la revente de jeux dématérialisés. L'affaire n'avait pas abouti. En août 2014, ce fut au tour de l'Australian Competition and Consumer Commission de poursuivre Valve : l'ACCC reprochait à la firme de Gabe Newell de ne proposer des remboursements pour les jeux Steam que dans des conditions très spécifiques. Depuis, Steam refunds a fait son apparition. En cette fin 2015, c'est au tour de l'UFC-Que Choisir de passer à l'attaque.
L'association française de défense des consommateurs a épluché les conditions générales des plateformes de jeux en ligne. Cinq éditeur ont été mis en demeure de modifier certaines clauses jugées « préjudiciables aux intérêts des consommateurs ». Une plateforme a toutefois fait de la résistance : Steam. Après avoir formulé plusieurs critiques et alertes dans le passé, l'association souhaite donc cette fois régler l'affaire au Tribunal de Grande Instance de Paris.
Concrètement, l'UFC-Que Choisir exige la suppression de douze clauses, dont une partie a été détaillée dans le communiqué. Parmi les points d'achoppement, la question de la revente des jeux resurgit bien évidemment.
Autre critique, le fait que Valve n'assume aucune responabilité concernant la sécurité des données personnelles des utilisateurs. L'UFC-Que Choisir rappelle d'ailleurs que, chaque mois, 77 000 comptes seraient piratés.
Les griefs ne s'arrêtent pas là : l'association remet également en cause la position de Valve vis-à-vis des droits de propriété intellectuelle puisque l'entreprise s'arroge la possibilité de réutiliser, à sa guise, tous les contenus que la communauté a pu élaborer.
Le porte-monnaie virtuel est également dans le viseur : l'UFC-Que Choisir dénonce l'impossibilité de récupérer l'argent qui y a été déposé si le compte est un jour clôturé.
Dernier point, l'association critique le fait que Valve, implanté au Luxembourg, « impose l'application du droit luxembourgeois » aux consommateurs.
Les reproches sont multiples et l'affaire ne fait donc que commencer. Comme dirait l'autre « wait and see ».